07 - 12 mai

20 ans sans dormir

Édito

À l’occasion du vingtième anniversaire du festival, l’équipe de Nuits sonores a imaginé deux projets éditoriaux pour raconter cette épopée inédite : une série de podcasts en dix épisodes et une redécouverte joyeuse de ses archives photographiques.

Programmée du 26 avril au 21 mai 2023, cette exposition sera l’occasion de retrouver 20 des clichés les plus emblématiques de l’histoire du festival, exposés en grand format dans des lieux patrimoniaux et l’espace public de Lyon, à l’endroit même où ils ont été capturés. Également intégrées à la scénographie des principaux sites de l’édition 2023, ces images raviveront la mémoire du festival, du public, des artistes…

Cette exposition urbaine et itinérante, imaginée comme un parcours dans toute la ville, a pour objectif de réaffirmer le rôle de défricheur urbain de Nuits sonores et de célébrer son histoire industrielle et patrimoniale. Elle est aussi un témoignage inattendu des mutations de la ville.

De la pointe de la Confluence aux anciennes Usines Fagor, en passant par la Sucrière, la Piscine du Rhône, le Théâtre des Célestins, l’Hôtel-Dieu ou de nombreuses places et rues, l’exposition invitera à la redécouverte de la ville.

En mettant ainsi la photographie au cœur de cet anniversaire, l’équipe de Nuits sonores a également souhaité révéler le pouvoir fédérateur autant que le rôle démocratique de la fête. Ce large éventail de souvenirs rend ainsi hommage aux dizaines de photographes qui ont su capter et immortaliser le festival, ses émotions, sa mélancolie, ses instants de folie et d’intensité collective.

Photographie de l'affiche © Richard Bellia

L’exposition a été réalisé avec le soutien et le savoir-faire d’ATC

La carte

Les premières photos

Richard Bellia

Nuits sonores 2011
Ancien Marché d'Intérêt National

Pour incarner l’exposition, nous avons choisi cette photographie de Richard Bellia. Témoin d’une scène rock et électronique qu’il couvre depuis plus de quarante ans, et grand habitué du festival, il a su capter dans ce cliché l’essence même du festival : un bâtiment industriel, la nuit évidemment, et, au cœur, les festivalier·es.

En projection, le monogramme de Nuits sonores, créé par le studio Superscript à qui nous avons également fait appel pour produire la charte graphique de la vingtième édition du festival

« Le festival Nuits Sonores est une vraie galère à photographier pour une raison simple : les gens ne viennent pas là faire des manières. Regardez par exemple Michael Jackson, qui se remontait les couilles sur scène pour un oui ou pour un non, d’accord la musique était ce qu’elle était, mais au moins c’était photogénique. Nuits Sonores, ça n’est pas la même ambiance. Donc l’idée – ou l’ambition – avec un appareil photo est de choper un ressenti, une ambiance ou un bout de mur pour donner une idée du chantier. »

Gaétan Clément

Nuits sonores 2016
Halle Girard

« Avec ce cliché, je souhaitais avant tout mettre en valeur la scénographie du festival. J’avoue avoir un faible pour les installations « immersives » qui surplombent la foule. C’est une tout autre expérience que celle proposée par des plans de feux de scène, qui se contentent de créer un contre-jour et d’aveugler le public ou de balancer un maximum de fumée. On a la chance à Nuits sonores d’avoir souvent des tableaux qui vont dans ce sens.

Lors de cette édition se produisait, sur cette même scène, Moderat, un de mes groupes fétiches qui propose une expérience auditive et visuelle complète. J’étais donc en poste à la régie son et lumière en attente du show. Il me semble que c’est à ce moment-là que la régie a allumé les « X », conçus par Yves Caizergues.  Un festivalier sur les épaules d’un autre surplombe la foule, c’était le moment de déclencher, et la photo fut prise.

Je pourrais tout à fait me reconnaître en ce festivalier ; j’ai longtemps été dans la foule et sur cette édition, ma deuxième en tant que photographe officiel, j’avais clairement l’impression de sortir de cette situation de spectateur pour rejoindre la scénographie et être partie prenante du show. Une certaine satisfaction quand on aime ce festival et son métier de photographe. »

Brice Robert

Nuits sonores 2011 : Busy P & ses amis all day long
Piscine du Rhône

« Je me rappelle l’énergie de l’instant où j’ai pris cette photo. C’était une grosse ambiance à la Piscine du Rhône : il y avait DJ Mehdi, mais aussi Gesaffelstein, Busy P, JoeyStarr et son frère, qui était un sacré phénomène… Ce n’était pas la première fois que je shootais DJ Mehdi, et il était peut-être encore plus chaud que d’habitude, donnant une énorme énergie derrière les platines tout en partageant cet instant avec le public ! 

Mehdi venait de fonder avec le britannique Riton, le duo Carte Blanche, grâce auquel il construisait un pont entre productions hip-hop et hommage à une house music très dancefloor. Ça s’est ressenti dans son set hyper énergique qui était selon lui l’un des moments les plus marquants de sa carrière. Et pour moi ça fait partie de ces instants fédérateurs autour de la musique. »