Scènes indépendantes européennes sous pression
En partenariat avec le réseau Reset! network
Avec Antoine Pecqueur, Lili Pankotai, Ľudovít Nápoký et Manon Moulin
En Slovaquie, la nouvelle ministre de la culture Martina Šimkovičová a récemment déclaré l’arrêt des financements aux organisations culturelles offrant des espaces d’expression aux cultures queer, tel que le Kunsthalle à Bratislava. Membre du Parti populaire slovaque arrivé au pouvoir en octobre 2023, la Ministre incarne les dérives du gouvernement de Robert Fico, ouvertement homophobe et pro-russe. En Italie, le gouvernement de droite nationale-conservatrice investit lui aussi le monde de la culture, son ministre de la culture Gennaro Sangiuliano appelant au développement d’un « nouvel imaginaire italien ». Également dans le viseur de Giorgia Meloni : l’audiovisuel public, dont elle cherche le contrôle total dans la guerre culturelle qu’elle a entamé depuis son élection. En Hongrie, les dérives illibérales de Viktor Orbán à l’encontre du paysage culturel sont davantage documentées, entre extinction progressive de la presse indépendante, attaques répétées contre les minorités ou glorification d’un récit culturel national - la Hongrie étant le pays de l’Union européenne allouant proportionnellement le plus gros pourcentage de son PIB à la culture, comme le souligne l’auteur Antoine Pecqueur. Face à ces déclarations de guerre contre les scènes culturelles indépendantes, comment résister ? À Budapest, des acteur·ices du secteur artistique ou de jeunes activistes comme Lili Pankotai mènent la fronde et sensibilisent sur les abus du pouvoir en place. En Slovaquie, des réseaux de lieux indépendants tels qu'Anténa sonnent l’alarme. Le réseau européen Reset! s'inscrit aussi dans cette dynamique et entend proposer une plateforme au service de ces alternatives. Comment faire front dans cette guerre culturelle déclarée par de plus en plus de régimes aux 4 coins de l’Europe ?
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