Nuits sonores Lab : vendredi
69002 Lyon


Workshops
10.30—12.30 I Constuire son soundsystem écoresponsable
Comment faire danser le plus de monde possible avec le moins d’énergie utilisée ? C’est la question que se sont posé·e les ingénieur·es de Pikip Solar Speakers, afin de construire un soundsystem solaire et mobile avec une forte pression acoustique. Ou comment réinventer l’enceinte, en mêlant bon sens électro-acoustique, autonomie énergétique et design d’objet. Dans ce workshop, les participant·es pourront apprendre les techniques pour construire un soundsystem éco-responsable, de la conception en passant par les transports et les systèmes d’alimentation.
Avec : Jean Paul Deniaud (Pioche!, France) & Julien Feuillet (PIKIP SOLAR SPEAKERS, France)
10.30—12.30 I Construire sa webradio (Refuge Worldwide)
Les co-fondateurs de Refuge Worldwide, une station de radio et plateforme éducative basée à Berlin, discuteront du processus de création d’une webradio, de ce que signifie faire de la radio en 2023, des opérations quotidiennes et des défis que cela implique. Ce workshop interactif met l’accent sur la création d’une communauté autour de son projet radio.
Avec : Richard Akingbehin (Refuge Worldwide I Allemagne) & George Patrick (Refuge Worldwide I Allemagne)
10.30—12.30 I Apprendre à faire du field recording avec Shouka
Fan d’ambient ou de samplage ? Sampler le réel, capter les bruits ambiants, utiliser un enregistreur, connaître le matériel et comprendre les mécaniques du son, ce workshop permet de s’approprier les techniques et la culture sonore du field recording (enregistrement de terrain).

Talks
15.00—16.15 I Impact(s) et futur du journalisme musical indépendant
La musique électronique s’appuie depuis longtemps sur le journalisme indépendant pour documenter et contextualiser son histoire. Alors que les médias grand public se sont
attachés pendant des décennies aux aspects les plus extravagants de la culture, amplifiant les récits d’une jeunesse sauvage et d’une débauche incontrôlée, les médias indépendants ont généralement adopté une approche plus nuancée, évaluant le genre dans ses propres termes et cherchant sa place dans le récit sociopolitique plus large. Mûs en grande partie par la passion, ces efforts ont rarement été très rentables et, compte tenu de l’état tumultueux des médias contemporains, il est devenu plus difficile que jamais pour les médias indépendants de se maintenir à flot. Dans ce contexte d’instabilité, des questions se posent sur la valeur du journalisme culturel indépendant, en particulier à une époque où les médias sociaux ont ouvert les discussions à une multitude de nouvelles voix et où la culture au sens large est devenue sursaturée d’offres de contenu. Qu’apportent exactement les médias indépendants au discours culturel, et comment définir l’indépendance à l’heure où la musique électronique s’est transformée en une industrie mondiale de plusieurs milliards d’euros ? Les efforts déployés par les médias indépendants pour promouvoir des récits, des artistes, des communautés et des points de vue particuliers ont-ils un impact réel ?
With : Rachel Grace Almeida (Crack Magazine I Royaume-Uni), Joel Penney (Sociologue des médias I États-Unis), KWAME SAFO (Mixmag Blackout I Royaume-Uni), TANYA VOYTKO (Journaliste I Ukraine) & SHAWN REYNALDO (First Floor I Espagne / États-Unis)
16.45—18.00 I Récits post-coloniaux : les nouvelles voix de l’indépendance culturelle
L’héritage colonial du continent européen nous oblige à examiner la domination culturelle qui a été exercée sur le reste du monde. Peu d’acteur·ices culturel·les cherchent aujourd’hui à déconstruire les représentations coloniales qui persistent dans les médias et les industries culturelles, bien qu’elles continuent de façonner nos perspectives et nos modes de vie. La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a relancé les discussions sur la décolonisation de la culture en Europe de l’Est. A l’Ouest, le Portugal connaît une résurgence des débats sur le sujet. À Lisbonne, Canal180 a animé un atelier sur ce thème en octobre 2022 dans le cadre du réseau européen Reset! en réunissant plusieurs acteur·ices de la scène indépendante portugaise pour discuter et imaginer des solutions afin de repenser la manière dont le secteur culturel s’empare de ce sujet. Ces échanges nous invitent à repenser notre rapport au reste du monde, pour construire des relations culturelles plus vertueuses et respectueuses.
En partenariat avec Canal180.
Avec : Mariana Berezovska (Borshch Magazine I Ukraine), Jesualdo Lopes (The Blacker The Berry Project I Portugal), Joana Seguro (Canal180 I Portugal) & Christine Kakaire (Journaliste I Allemagne)

Formats Hybrides
18.30—19.30 I Patrimoines sonores régionaux et musiques électroniques
Du Maroc à l’Isère, le patrimoine sonore traditionnel, souvent populaire, est abondant. Face à la pratique orale des chants anciens, dont les auteur·ices et interprètes sont souvent anonymes, la valorisation de ces patrimoines permet de faire revivre des langues régionales souvent oubliées ou effacées par le colonialisme, la centralisation ou l’uniformisation culturelle. Ainsi, la chanteuse Widad Mjama, s’intéresse notamment à l’Aïta, (mot marocain qui signifie cri, apel ou complainte) chant traditionnel et poétique d’interprétation majoritairement féminine, provenant des Chikhates. Deena Abdelwahed, DJ et productrice de musiques électroniques tunisienne, explore la diversité de la musique arabe, influencée autant par la musique clubbing que par la scène expérimentale actuelle. Parallèlement, en région Rhône-Alpes, le Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes (CMTRA) oeuvre pour la reconnaissance et la transmission des musiques de l’immigration et des cultures de l’oralité. En se réappropriant ces pratiques traditionnelles, les artistes font barrage à l’appropriation culturelle, revendiquent les racines et les identités plurielles des patrimoines sonores des territoires à travers le temps.
Avec : Deena Abdelwahed (DJ et activiste I Tunisie), Widad Mjama (Shouka I Maroc), Priscilla Telmon (Cinéaste, artiste I France), Loup Uberto (Artiste, France) & Lama Kabbanji (IRD, France)

Radio Lab
13.00—15.00 I Carte blanche à Radio Béguin
Talk: Musiques électroniques et appropriation culturelle : comment créer sans exploiter ?
Associé au non-respect des cultures dites « minoritaires », synonyme d’humiliation, d’exploitation ou encore de provocation, l’appropriation culturelle est un concept controversé et polémique. Les musiques électroniques sont par essence hybrides et regorgent d’influences provenant des cultures du monde entier. De plus en plus de voix s’élèvent pour combattre l’appropriation culturelle quand les cultures et traditions sont transformées en marchandises afin de générer des profits tout en excluant leurs créateur·ices des bénéfices. Comment éviter les écueils de l’appropriation culturelle et valoriser les différents héritages musicaux ? Quelle est la différence entre appropriation et appréciation culturelle ? Comment élaborer des moyens de représenter les cultures de manière respectueuse et juste dans l’industrie musicale ?
17.30—21.30 I Carte blanche à Refuge Worldwide
Pour cette dernière journée de Nuits sonores Lab, c’est l’influente radio Refuge Worldwide qui prend les commandes de Radio Lab ! 4 heures d’échanges, de débats et de discussions connectées aux grands enjeux qui traversent les scènes artistiques contemporaines, du rôle des webradios dans l’écosystème culturel actuel jusqu’à la mise en avant d’artistes oublié·es de l’Histoire de la musique. Une conférence-écoute exceptionnelle de l’artiste chinois Tzusing sera également proposée.
Conférence-écoute 1 : Tzusing (DJ –producteur I Chine)
Conférence-écoute 2 : “Unsung Heroes” avec Funk Butcher
Talk : La musique électronique comme langage de résistance
Le co-fondateur de Refuge Worldwide, Richard Akingbehin, échangera avec les journalistes Mariana Berezovska et Rachel Almeida sur les liens entre musique électronique, résistance et activisme. Ils partageront leurs tracks préférées liées à la contestation et mettront en lumière les enjeux que l’engagement dans les musiques électroniques soulèvent comme : les DJ doivent-ils nécessairement exprimer un engagement politique ? Avec les évolutions récentes qu’il rencontre, le dancefloor est-il toujours un lieu propice à l’activisme ? Les nouveaux espaces qui émergent, comme les community radios, deviennent-ils les nouveaux lieux d’expression des formes de résistance émanant des musiques électroniques ?
Talk : Webradios, témoins de nos scènes
Elles éclosent aux 4 coins de l’Europe, façonnent les scènes locales autant qu’elles en cristallisent le dynamisme : les webradios se sont imposées en quelques années comme des médias essentiels pour le paysage musical de différentes villes. Avec l’idée de communauté au cœur de leurs pratiques, ces plateformes offrent aux acteur•ices et artistes d’une même scène l’occasion de forger des identités artistiques singulières, dans un esprit de solidarité.
Cet échange vise à partager les bonnes pratiques de webradios comme Refuge Worldwide ou Radio béguin, à mieux comprendre leur fonctionnement et envisager des ponts entre ces médias éparpillés partout sur le continent bien que partie prenante d’une même communauté médiatique indépendante.

Dj sets
Pour clôturer chaque journée de Nuits sonores Lab, une programmation de DJ-sets met à l’honneur la scène locale et l’émergence lyonnaise en accès gratuit à HEAT.

Brain Performance Mix
Initiée en 2020 et après 1 an de R&D, The Absolut Company Creation continue de développer son projet Brain Performance Mix et offre une nouvelle manière de concevoir la création musicale avec l’instrument du futur.
Pour la première fois, il est possible de jouer d’un instrument sans le toucher, grâce à ses ondes cérébrales.
Après une tournée française aux côtés du DJ et producteur Molécule, The Absolut Company Creation a l’ambition de placer cette technologie rupturiste entre les mains de tous avec sa nouvelle capsule expérientielle.
A travers la création et l’usage d’une nouvelle technologie, le public des Nuits Sonores va pouvoir découvrir l’instrument de demain qui sera déployé pour la première fois en festival au Heat.
Après quelques minutes de découverte, l’enregistrement commence, et chacun repart avec un morceau créé par sa pensée.. A vous de jouer !